vendredi 22 août 2014

Vol de nuit.

Les procédures d’enregistrement son bien plus rapides que la dernière fois où j’avais pris l’avion (2011, tout de même). On peut imprimer soi-même ses étiquettes de bagages et sa carte d’embarquement et gagner pas mal de temps. Et surtout, on faisant comme ça on peut aussi choisir sa place parmi celles qui sont encore disponibles : j’ai donc pu changer ma place à un siège du hublot par une tout contre ledit hublot. Pour autant, les deux heures de marge que j’avais étaient loin d’être de trop, le temps de marcher jusqu’au terminal puis à la porte d’embarquement et de poster le précédent article.

L’avion est plein aux trois quarts. Je n’ai pas de voisin, donc pas de  bataille d’accoudoir en vue, c’est déjà ça de pris. Le décollage depuis Roissy est assez féerique. De nuit, le champ de décollage n’est qu’un ballet de couleurs, des petits lumignons rouges, jaunes, verts et bleus jonchent le sol à perte de vue, accompagnés régulièrement par les gros phares blancs d’un avion.

Puis c’est le décollage, les lumières rapetissent. Cap sur Nantes, puis Santiago… de Compostela (Saint-Jacques-de-Compostelle), puis… Ah, vous savez.

Tout le service est d’un peu meilleure qualité, en fait. Autrefois, on distribuait dans les avions une paire d’écouteurs tous pourris. Maintenant, c’est un casque tout pourri. Autrefois, on distribuait un coussin. Maintenant, c’est un coussin et une couverture. De même le logiciel de l’écran des sièges est bien mieux : on peut maintenant non seulement suivre le plan de vol, mais également voir à la carte de nombreux films (de la Petite sirène au Hobbit 2 en passant par Divergente ou Nebraska ou Minuscule), mais également écouter de nombreuses musques (d’Aloe Blacc à Florent Pagny en passant par Ibrahim Ferrer ou Andrea Bocelli), regarder des séries et magazines télé (d’un documentaire de sophrologie aux moments forts du dernier match de Premier League en passant par Kaamelott et le Palmashow) et jouer (il y a une télécommande détachable qui peut faire office de manette de jeux).

On nous distribue les plateaux repas du soir et on nous prévient que celui du petit-déjeuner sera anticipé de quelques heures en raison du survol de la Cordillère des Andes qui risque de générer quelques turbulences et pendant le survol duquel il sera interdit de se lever. Hmmm…

C’est parti pour la plus longue nuit de ma vie. Oh, non pas que je sois mal installé. C’est juste qu’en partant à 23h20 et en arrivant à 7h10 heure locale après 13h50 de vol en fuyant le soleil, il ne faut pas être un animal à sang froid.

Les lumières de l’Europe ont disparu il y a bien longtemps déjà et à mon réveil je distingue des points lumineux en bas de l’avion. Cette fois, boum, ça y est ! On est en Amérique du Sud, pour de bon. Les gens qu’il y a à côté de ces lumières, ce sont des Guaranis, des Quechuas, des Mapuches ! Et des Sud-Américains normaux, aussi. Au Brésil, à la différence de la France, les lumières au sol ne sont pas regroupées en villages mais sont toutes isolées les unes des autres, si bien qu’on a du mal à distinguer un point lumineux émanant du sol d’une étoile.

En parlant d’étoiles, il va falloir que j’apprenne mes constellations de l’hémisphère sud. J’ai dit adieu à la petite Ourse, et ici le W de Cassiopée est un M.

Et puis d’un coup, paf, une ville. Une ville bien grosse. D’après le carnet de vol, il s’agit de Mato Grosso, au Brésil. Ses rues forment un gros quadrillage, à part qu’il s’agit en fait de plusieurs quadrillages imbriqués. Voyez plutôt ce que ça m’évoque.

De jour, les quadrillages sont un peu moins évidents.

Une lame mince de gabbro.
Une heure plus tard, nous survolons le Paraguay. Là, plus aucune lumière. C’est un pays qu’il doit pas être très beaucoup peuplé, le Paraguay.

Nous approchons désormais des Andes. Le soleil qui nous rattrape inexorablement va se lever sur la région de la Rioja, en Argentine. Je guette comme un fou l’apparition des premiers sommets.

Ça y est, nous avons reçu la consigne de rester assis pendant les remous du survol de la Cordillère. Le livre/film Les survivants, vous connaissez ? Hin hin.

Ah, mais me direz-vous, si j’ai pu poster cet article, c’est bien que j’ai survécu, hein ? Bande de gros malins. Moi et mon suspense à deux balles.

Toujours est-il que les remous, si on ne m’avait pas dit qu’il y en aurait, je ne les aurais même pas remarqués. Tout un foin pour ça. Par contre, les paysages du lever de soleil sur la Cordillère des Andes fait partie de quelques moments magiques qui resteront longtemps. Quel dommage que j’aie oublié la carte mémoire de l’appareil dans mon PC et que je n’aie donc pu prendre que 10 photos, hein. Et encore, de l’autre côté de l’avion, ils avaient le soleil, eux.

Du chouettes fonds d'écran en perspective.

La Cordillère des Andes vue du ciel. Au loin, l'océan Pacifique. Entre les deux, a priori, le Chili.
Ahem, rectification. Au loin, le brouillard. En-dessous, a priori, le Chili.


Des nappes de nuages recouvrent toute, absolument toute la plaine et dégoulinent des montagnes.
Des quelques trous ci et là parmi les nuages, je tire déjà une première conclusion : les Chiliens sont apparemment des braves gens qui conduisent à droite. On va bientôt amorcer la descente. Le chef de bord nous informe qu’il va nous passer une vidéo sur les contrôles douaniers du Chili et qu’il faut qu’on regarde bien parce qu’on pourra nous poser des questions dessus lors du contrôle de douane. Ambiance école primaire bonjour !

Les contrôles de douane prirent environ deux fois plus de temps qu’à l’aller, quelle plaie ! En plus on ne m’a même pas posé de question sur le film, je l’ai regardé pour rien, zut. MAIS au moins, j’ai obtenu mon tampon de visa !

Ah, il est beau, hein.
Le premier de nombreux à venir j’espère ! Mon nouveau passeport est dépucelé et il se sent bien mieux. Je change mes euros restants en pesos chiliens et réserve un taxi. Une fois sorti de l’aéroport, premier choc : il fait 5°C au thermomètre ! ¡ Qué frío ! On dirait que mes deux vestes vont me servir, finalement !

Prochain défi : rentrer dans mon appartement. J’avais depuis la France déjà dégoté un super logement et bien placé, en colocation avec un Chilien, Cristian, qui en est aussi plus ou moins le propriétaire. Mais, je suis dans le taxi en direction de mon adresse et ce coloc n’a toujours pas donné signe de vie depuis une semaine que j’essaie de le contacter ! Il va être temps de savoir si et comment je vais pouvoir récupérer mes clés...

Pendant le trajet depuis l’aéroport jusqu’au centre-ville, le brouillard ne se lève pas. Le suspense reste entier… Bon, la radio et les panneaux sont en espagnol, donc a priori on est sur la bonne voie quand même.
Le taxi me dépose. Enfin Cristian répond ! Il est occupé à l’instant mais pourra passer m’ouvrir dans une heure. J’en profite donc pour faire une petite reconnaissance, notamment jusqu’à mon lieu de travail qui est à 4 minutes de marche de mon logement… avec mes plus de 30 kg de valises.




Providencia est le quartier d’affaires de Santiago, il y a donc dans le coin quelques tours vitrées. Une fois mon tour de pâté de maison terminé, je me pose sur ma valise pour coucher cet article en attendant Cristian.

Et là, c'est mon chez moi. Plus précisément, l'appart au deuxième étage, deux fenêtres à droite de celle où il y a des fleurs. (donc, celle où il y a... une chaussure sur le rebord, oui oui)

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