Vol de nuit.
Les procédures d’enregistrement son bien plus rapides que la
dernière fois où j’avais pris l’avion (2011, tout de même). On peut imprimer
soi-même ses étiquettes de bagages et sa carte d’embarquement et gagner pas mal
de temps. Et surtout, on faisant comme ça on peut aussi choisir sa place parmi
celles qui sont encore disponibles : j’ai donc pu changer ma place à un siège du
hublot par une tout contre ledit hublot. Pour autant, les deux heures de marge
que j’avais étaient loin d’être de trop, le temps de marcher jusqu’au terminal
puis à la porte d’embarquement et de poster le précédent article.
L’avion est plein aux trois quarts. Je n’ai pas de voisin,
donc pas de bataille d’accoudoir en vue, c’est
déjà ça de pris. Le décollage depuis Roissy est assez féerique. De nuit, le
champ de décollage n’est qu’un ballet de couleurs, des petits lumignons rouges,
jaunes, verts et bleus jonchent le sol à perte de vue, accompagnés régulièrement
par les gros phares blancs d’un avion.
Puis c’est le décollage, les lumières rapetissent. Cap sur
Nantes, puis Santiago… de Compostela (Saint-Jacques-de-Compostelle), puis… Ah,
vous savez.
Tout le service est d’un peu meilleure qualité, en fait.
Autrefois, on distribuait dans les avions une paire d’écouteurs tous pourris.
Maintenant, c’est un casque tout pourri. Autrefois, on distribuait un coussin.
Maintenant, c’est un coussin et une couverture. De même le logiciel de l’écran
des sièges est bien mieux : on peut maintenant non seulement suivre le
plan de vol, mais également voir à la carte de nombreux films (de la Petite
sirène au Hobbit 2 en passant par Divergente ou Nebraska ou Minuscule), mais
également écouter de nombreuses musques (d’Aloe Blacc à Florent Pagny en
passant par Ibrahim Ferrer ou Andrea Bocelli), regarder des séries et magazines
télé (d’un documentaire de sophrologie aux moments forts du dernier match de
Premier League en passant par Kaamelott et le Palmashow) et jouer (il y a une
télécommande détachable qui peut faire office de manette de jeux).
On nous distribue les plateaux repas du soir et on nous
prévient que celui du petit-déjeuner sera anticipé de quelques heures en raison
du survol de la Cordillère des Andes qui risque de générer quelques turbulences
et pendant le survol duquel il sera interdit de se lever. Hmmm…
C’est parti pour la plus longue nuit de ma vie. Oh, non pas
que je sois mal installé. C’est juste qu’en partant à 23h20 et en arrivant à
7h10 heure locale après 13h50 de vol en fuyant le soleil, il ne faut pas être
un animal à sang froid.
Les lumières de l’Europe ont disparu il y a bien longtemps
déjà et à mon réveil je distingue des points lumineux en bas de l’avion. Cette
fois, boum, ça y est ! On est en Amérique du Sud, pour de bon. Les gens
qu’il y a à côté de ces lumières, ce sont des Guaranis, des Quechuas, des Mapuches ! Et des Sud-Américains normaux, aussi. Au Brésil, à la
différence de la France, les lumières au sol ne sont pas regroupées en villages
mais sont toutes isolées les unes des autres, si bien qu’on a du mal à
distinguer un point lumineux émanant du sol d’une étoile.
En parlant d’étoiles, il va falloir que j’apprenne mes
constellations de l’hémisphère sud. J’ai dit adieu à la petite Ourse, et ici le
W de Cassiopée est un M.
Et puis d’un coup, paf, une ville. Une ville bien grosse.
D’après le carnet de vol, il s’agit de Mato Grosso, au Brésil. Ses rues forment
un gros quadrillage, à part qu’il s’agit en fait de plusieurs quadrillages
imbriqués. Voyez plutôt ce que ça m’évoque.
De jour, les quadrillages sont un peu moins évidents. |
Une lame mince de gabbro. |
Une heure plus tard, nous survolons le Paraguay. Là, plus
aucune lumière. C’est un pays qu’il doit pas être très beaucoup peuplé, le
Paraguay.
Nous approchons désormais des Andes. Le soleil qui nous
rattrape inexorablement va se lever sur la région de la Rioja, en Argentine. Je
guette comme un fou l’apparition des premiers sommets.
Ça y est, nous avons reçu la consigne de rester assis
pendant les remous du survol de la Cordillère. Le livre/film Les survivants,
vous connaissez ? Hin hin.
Ah, mais me direz-vous, si j’ai pu poster cet article, c’est
bien que j’ai survécu, hein ? Bande de gros malins. Moi et mon suspense à
deux balles.
Toujours est-il que les remous, si on ne m’avait pas dit
qu’il y en aurait, je ne les aurais même pas remarqués. Tout un foin pour ça.
Par contre, les paysages du lever de soleil sur la Cordillère des Andes fait
partie de quelques moments magiques qui resteront longtemps. Quel dommage que
j’aie oublié la carte mémoire de l’appareil dans mon PC et que je n’aie donc pu
prendre que 10 photos, hein. Et encore, de l’autre côté de l’avion, ils avaient
le soleil, eux.
Du chouettes fonds d'écran en perspective. |
La Cordillère des Andes vue du ciel. Au loin, l'océan Pacifique. Entre les deux, a priori, le Chili. Ahem, rectification. Au loin, le brouillard. En-dessous, a priori, le Chili. |
Des nappes de nuages recouvrent toute, absolument toute la plaine et dégoulinent des montagnes. |
Les contrôles de douane prirent environ deux fois plus de
temps qu’à l’aller, quelle plaie ! En plus on ne m’a même pas posé de
question sur le film, je l’ai regardé pour rien, zut. MAIS au moins, j’ai
obtenu mon tampon de visa !
Ah, il est beau, hein. |
Le premier de nombreux à venir j’espère ! Mon nouveau passeport est dépucelé et il se sent
bien mieux. Je change mes euros restants en pesos chiliens et réserve un taxi.
Une fois sorti de l’aéroport, premier choc : il fait 5°C au
thermomètre ! ¡ Qué frío ! On dirait que mes deux vestes vont me
servir, finalement !
Prochain défi : rentrer dans mon appartement. J’avais
depuis la France déjà dégoté un super logement et bien placé, en colocation
avec un Chilien, Cristian, qui en est aussi plus ou moins le propriétaire.
Mais, je suis dans le taxi en direction de mon adresse et ce coloc n’a toujours
pas donné signe de vie depuis une semaine que j’essaie de le contacter ! Il va être temps de savoir si et comment je vais pouvoir récupérer mes clés...
Pendant le trajet depuis l’aéroport jusqu’au centre-ville,
le brouillard ne se lève pas. Le suspense reste entier… Bon, la radio et les
panneaux sont en espagnol, donc a priori on est sur la bonne voie quand même.
Le taxi me dépose. Enfin Cristian répond ! Il est
occupé à l’instant mais pourra passer m’ouvrir dans une heure. J’en profite
donc pour faire une petite reconnaissance, notamment jusqu’à mon lieu de
travail qui est à 4 minutes de marche de mon logement… avec mes plus de 30 kg
de valises.
Et là, c'est mon chez moi. Plus précisément, l'appart au deuxième étage, deux fenêtres à droite de celle où il y a des fleurs. (donc, celle où il y a... une chaussure sur le rebord, oui oui) |
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