mercredi 27 août 2014

Pif paf peuf.

La veille au soir, j'ai appris avec une stupeur somme toute minime comment le gouvernement français venait de se faire virer, tout en me demandant quelle espèce d'influence cela pourrait bien avoir sur ma vie ici à Santiago...

Manifestement aucune sur mon programme du jour, en tout cas ! Ce matin, en route pour les contrefort des Andes en amont de Santiago, pour dévaler les pistes ! Une fois la location de matos effectuée, je monte dans le van qui nous conduira loin, et surtout haut, très haut...

Le chemin menant aux stations de ski de Santiago est absolument spectaculaire : il s'agit en fait d'une route, une seule, isolée, sans aucun chemin parallèle ou embranchement, qui parcourt les 60 kilomètres nous séparant de Valle Nevado. Il faut la voir serpenter entre toutes ces combes tout en grimpant inlassablement. Le paysage, quant à lui, est absolument grandiose.



Avec un magnifique glyphe spectral flottant dans le ciel, probablement une aberration géométrique due à des conditions de Gauss pas totalement respectées... Rghhgn gggh taupin sors de ce corps...




Après pas moins de 2h30 de route, Valle Nevado se dévoile. Eh oui ! Val Thörens aura beau jeu de dire que c'est la plus haute station de France et d'Europe avec son village à 2300 mètres d'altitude, ici je vous parle d'une station dont la base se situe à 3000 mètres et qui culmine à plus de 3600 mètres.


Valle Nevado, "la Vallée Enneigée" en français, est une des 16 stations de ski du Chili, et l'une des 5 correctes, les autres étant du niveau Col de Marcieu. On y trouve donc - attention les yeux - pas moins de 3 télésièges débrayables, pour un domaine skiable à peu près deux fois moindre que celui des Sept Laux.

Le temps de tout décharger du van et de récupérer mon forfait, je ne suis pas sur les pistes avant 11h. Le Guide du Routard n'avait donc pas menti... Cela est regrettable au vu du prix indécent de la journée, mais je suppose que cela doit être le rythme à la chilienne. Le ski au Chili en général est une activité très cuica, c'est-à-dire de riche, bien plus encore qu'en France. Il n'y a qu'à voir la mentalité des publicités sur le télésiège...

"Nous t'apprendrons toutes les tendances et les styles du ski ou du snowboard. Tu seras celui qui en sait le plus sur ce sport parmi tous tes amis."
À part ça, la neige est effectivement somptueuse. Il y a de la poudre à ne plus savoir qu'en faire. Les pistes sont larges et il n'y a personne. Pour ma première sortie ski depuis un an et demi, je pouvais difficilement espérer mieux. Malgré les skis absolument bidons que m'a refilé le gars du service de loc', je profite comme un fou.

El gringo dans toute sa splendeur.
D'aucuns sont déjà passés ici avant...
Vue du point culminant de la station, je ne sais pas quel sommet c'est mais autant vous dire que c'est à plus de 5000 mètres. Vérification. Il s'agit d'El Plomo, 5400 mètres.

Les noms des pistes sont assez différents de ce qu'on trouve en France, d'ordinaire assez centré sur les noms d'animaux. Ici, point d'Éterlou, de Marmotte ou de Dahu, en revanche on trouve du Tango, la Valle del Inca (Vallée de l'Inca), El Beso (Le Baiser), la Momie, l'Éclipse ou encore ma préférée, Ciao smog qui montre bien ce que les Santiaguinos recherchent en venant au ski.

Chose assez amusante, si prendre un télésiège est quelque chose de tout à fait banal, une fois dessus, quand on repense qu'un séisme peut survenir à tout moment, cela ajoute un peu d'adrénaline !


Les photos peinent à rendre justice à l'immensité des paysages andins.
Bref, la journée se conclut en redescendant cette interminable autant qu'improbable route. Quelle idée de venir nicher la station aussi loin, et quel boulot cela a dû et doit être de construire et d'entretenir cette route de 2500 m de dénivelé dans un pays qui se prend des séismes à tout bout de champ... Même si c'est une bonne idée. La station (ainsi que les trois autres stations de Santiago, qui la jouxtent et empruntent la même route) est située sur une sorte de plateau gigantesque parsemé de vallons, le tout à plus de 3000 mètres d'altitude. Et au moins, comme les stations sont de taille modeste et sont toutes regroupées, les sommets voisins gardent leurs versants intacts de toute colonisation humaine, si ce n'est cette trace de skieurs de randonnée, qui ont sans doute quelques bons tuyaux à nous apprendre à nous autres skieurs alpins... enfin andins !


La fin de journée embellit encore le tout.


Le virage type de la folle route qui mène aux stations. On dira que le flou représente la vitesse à laquelle le conducteur du van les prenait.

2 commentaires :

  1. Je n'aurais jamais pensé aller au Chili pour faire du ski, mais pourquoi pas ! En tout cas, les photos sont superbes...

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  2. Elle est où la suite ? Jeudi, vendredi, samedi: RIEN . Ya du relâchement, Julien mais les fans attendent...

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