jeudi 9 octobre 2014

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Le 11 septembre est un jour tout particulier au Chili. En effet, le sombre anniversaire qui se fête ici n'est pas le même que dans le reste du monde, bien qu'il soit dans la même veine tragique. Et pour cause, le 11 septembre 1973, c'est le palais présidentiel de La Moneda qui était bombardé lors du coup d'État du général Augusto Pinochet, qui avec l'appui des États-Unis restera au pouvoir pendant 16 ans au cours desquels 300 000 personnes seront arrêtées, 15 000 torturées et 3 500 exécutées. Le président d'alors, Salvador Allende, se suicidera dans le bâtiment après une ultime allocution.



Cette période de l'histoire chilienne reste encore profondément ancrée dans la mémoire du pays et divise la société. Chaque 11 septembre est un rappel de ce coup d'État et de la période sombre qui l'a suivi. Ce jour-là, le Chili tout entier est pris d'un réel trouble. Les entreprises libèrent leurs employés plus tôt et ceux-ci rentrent et restent chez eux pour la soirée ; les magasins ferment. Pour une fois, les rues en bas de chez moi sont vides et je vais dormir en paix ! L'ambiance est lourde et donne lieu à des rassemblements de partisans de Pinochet (oui, 8 ans après sa mort) qui se bagarrent avec les forces de l'ordre pendant la nuit.


Au petit matin, le bilan est d'une voiture de particulier et d'un bus de Transantiago incendiés. Ha, ha. Ha, ha ha ha ha. Je ris doucement. Que les Chiliens viennent à Grenoble, on leur apprendra à faire des émeutes : chez nous, deux véhicules incendiés ça ne passe même pas dans les faits divers de la presse locale...

Rendez-vous dans quelque temps (pas trop, promis) pour des articles plus joyeux ! En attendant vous pouvez vous remonter le moral tout en restant dans le thème avec la suite, en français s'il vous plaît.